Une bonne nouvelle et pour l’industrie tunisienne et pour les habitants
de la localité de Jradou (gouvernorat de Zaghouan). Le Centre de
traitement des déchets industriels et spéciaux de cette localité, qui
avait fait l’objet d’une confrontation ouverte entre l’administration
régionale et ses riverains, sera restructuré à la faveur de la
reconversion d’une partie de la dette tunisienne auprès de l’Allemagne.
Selon Jens Plotner, ambassadeur d’Allemagne à Tunis, quelque 13 millions d’euros
(environ 26 millions de dinars), sur une dette totale de 60 millions
d’euros (120 millions de dinars), seront dédiés à l’amélioration de
l’environnement du Centre de traitement des déchets industriels de
Jradou.
Cette décision intervient après le verdict du tribunal de première
instance de Zaghouan qui a ordonné, le 19 mars 2013, l'arrêt de
l'activité du Centre, donnant ainsi tort à l'administration régionale.
En vertu de cette décision, le Centre ne pourra reprendre ses
activités que lorsque sa restructuration sera achevée. Celle-ci
portera essentiellement sur la suppression définitive des bassins où
sont déposées les eaux polluées et l'évacuation des déchets
entreposés.
Il s’agit de toute évidence d’une bonne nouvelle pour les
industriels tunisiens dans la mesure où ce Centre est l’unique centre
dans le pays spécialisé dans le traitement de ce type de déchets
toxiques
Pour mémoire, ce Centre, qui a coûté 21 millions d’euros et qui a
été financé aux deux tiers par l’Allemagne, traite annuellement 90.000
tonnes de déchets industriels liquides et solides ainsi que les
déchets dangereux provenant de 7 gouvernorats du nord, du centre et du
sud. Débarrassés, dans une première étape de leur toxicité, les
déchets sont «inertisés» et solidifiés avant leur enfouissement dans
un casier isolé de l’environnement naturel, conformément aux normes
internationales les plus strictes.
Avant la construction de ce Centre, les déchets industriels en
Tunisie, dont la quantité s’élève à 150.000 tonnes, étaient très
souvent éliminés dans des décharges sauvages ou encore dans des points
noirs et dans les cours d’eau. Sans aucun traitement ni contrôle. Ce
qui engendre de graves conséquences aussi bien pour la santé publique
et l’environnement que pour l’avenir des activités socio-économiques.
C’est pourquoi la reprise de l’activité dudit Centre, moyennant sa restructuration, ne peut être que souhaitable.
La restructuration de l’environnement du Centre de Jradou est aussi
une bonne nouvelle pour les habitants riverains, lesquels avaient mis
à profit l’avènement de la révolution pour protester, en 2011, contre
l’implantation de ce centre et contre les informations selon
lesquelles le Centre traiterait des déchets radioactifs. Ces
informations ont été, fermement, démenties par l'ambassade
d'Allemagne, à Tunis, qui, dans un communiqué, avait rassuré les
habitants de Jradou et rappelé trois donnes majeures.
Premièrement, le Centre n’est pas conçu pour l’élimination de
déchets radioactifs, de déchets explosifs ou de déchets hospitaliers,
car les technologies qui y sont installées ne permettent pas une telle
élimination. «La réception de tels types de déchets est expressément
interdite», relève le communiqué.
Deuxièmement, le site ne reçoit pas de déchets importés ni
d’Allemagne ni d’autres pays. La Tunisie étant un pays signataire de
la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières
de déchets dangereux et de leur élimination, elle n’accepte pas de
déchets industriels et spéciaux étrangers sur son territoire.
Troisièmement, les études de faisabilité technico-économique
(diagnostic, choix du site, étude d’impact sur l’environnement…) ont
été réalisées, depuis 1994, par des bureaux d’études internationaux.
Mention spéciale pour le choix du site. D’après les Allemands, le site
de Jradou a été choisi pour sa très bonne aptitude, notamment à cause
de la situation géologique dans la région. Par conséquent, tout
danger pour la population locale est à exclure grâce à la gestion
régulière du Centre qui est assurée par son personnel spécialisé.
Au-delà de ces assurances et éclairages, il faut dire que ce centre
demeure d’un grand intérêt pour le pays. Est-il besoin de rappeler
ici qu’il permet, entre autres, de réduire les risques qu’encourt la
santé de la population en raison du déversement irrégulier des déchets
industriels dans la nature. Mieux, l’Allemagne, champion des
technologies écologiques, s’est engagée à assister la Tunisie avec son
conseil et les études nécessaires pour mieux encadrer les conditions
de gestion des installations du centre.
Source: http://www.webmanagercenter.com